Oui, le solfège est utile pour jouer d’un instrument

solfège

L’une des premières questions qui sortent de la bouche des musiciens débutants est souvent celle-ci : est-ce que je suis obligé d’apprendre le solfège ? Les professeurs particuliers de piano, de violon ou de guitare rivalisent d’inventivité pour permettre à ceux qui le craignent de ne pas avoir besoin du solfège. Pourtant, la théorie de la musique ne consiste pas en un simple bourrage de crâne. Elle s’avère passionnante, et aide bon nombre de musiciens à parfaire leur interprétation.

Qu’est-ce que le solfège, exactement ?

Avant de le rejeter en bloc, peut-être faudrait-il d’abord s’assurer que l’on sait bien de quoi l’on parle. Le solfège, c’est quoi au juste ?

Dans la musique occidentale, le solfège consiste en une méthode écrite censée faciliter l’apprentissage et la transmission de la musique. En retranscrivant une mélodie sur papier, il devient plus facile de la comprendre, de l’étudier, d’en relever les spécificités qui font qu’elle sonne ainsi. Le solfège rend beaucoup plus fluide la musique d’orchestre, puisque chaque instrument sait exactement ce qu’il doit jouer et à quel moment.

Il faut savoir qu’en 1977, une réforme du solfège a eu lieu. Cette pratique jugée autrefois austère, éloignée de la véritable musique et peu motivante a subi de profonds changements. Elle est désormais appelée formation musicale (FM) et met en avant le fait de partir de la musique pour découvrir ses mécanismes, et non l’inverse.

Concrètement, le solfège s’écrit sur des portées à l’aide de notes, de rythmes et d’indications du compositeur. Si le solfège est respecté, un bon musicien devrait pouvoir jouer la partition exactement comme l’entend le compositeur.

Un apprentissage indispensable au conservatoire

Tout apprenti musicien qui souhaite intégrer un conservatoire devra forcément apprendre le solfège. Mais il ne faut pas y voir là un frein, au contraire. La formation musicale participe à l’appréhension de principes parfois difficiles à maitriser avec la seule écoute, comme l’harmonie tonale, la cadence, le contrepoint, la polytonalité et bien d’autres.

Grâce aux cours de solfège, le pianiste, le guitariste, le trompettiste ou le batteur intègre également des connaissances culturelles. Il décrypte les différentes mouvances musicales des derniers siècles, il apprend les variations entre les styles, les spécificités techniques de l’un ou de l’autre, il s’intéresse à la vie des grands compositeurs et à leurs idées. En fait, le solfège peut être vu comme un complément à la pratique musicale, qui permet d’y insuffler de nouvelles idées dans le but de toujours mieux interpréter les partitions.

Si je joue seulement en improvisation, je n’ai pas besoin du solfège !

Faux, et même très faux, car l’improvisation nécessite justement de bien connaître la théorie musicale pour pouvoir placer des notes justes correspondant à la gamme. Bien sûr, certains musiciens dotés de l’oreille absolue et d’un excellent sens inné du rythme ont réussi à se passer de solfège et de partitions. Mais tout le monde ne s’appelle pas Django Reinhardt !

La plupart des musiciens professionnels qui s’essaient à l’improvisation ont dans leur tête tout un tas de notions théoriques qui les aiguille et leur permet de trouver des mélodies adaptées aux accords.

Faut-il prendre des cours de solfège en plus des cours d’instrument ?

La formation musicale constitue un cours à part entière au conservatoire. Si vous êtes autodidacte ou que vous prenez des cours particuliers de musique, c’est à vous de voir si vous avez besoin de cours de solfège en plus. En général, les professeurs de guitare, de violoncelle ou de piano glissent régulièrement des notions théoriques dans les cours pratiques. Mais il n’y a pas de miracle, si vous voulez devenir un as en lecture de note et pouvoir déchiffrer à vue une partition, il vous faudra travailler le solfège avec régularité, seul ou accompagné.

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